Retraite
Dès 60 ans, la retraite progressive redevient accessible
Depuis le 1ᵉʳ septembre 2025, la retraite progressive est de nouveau accessible à partir de 60 ans. Ce dispositif permet aux salariés de réduire leur temps de travail tout en percevant une fraction de leur pension. Une mesure qui facilite la transition entre vie active et retraite complète, mais dont la réussite dépendra de l’attitude des entreprises.
Un outil assoupli pour prolonger l’activité
La réforme des retraites de 2023 avait prévu de repousser progressivement l’âge d’accès à la retraite progressive à 62 ans pour les générations nées après 1968. Le gouvernement a finalement décidé de revenir à 60 ans, afin d’encourager l’emploi des seniors dans un contexte de vieillissement démographique et de tensions sur le marché du travail.
Le mécanisme est simple : un salarié peut passer à temps partiel, généralement entre 40 % et 80 % d’un temps plein, tout en percevant une partie de sa pension proportionnelle à la quotité de travail abandonnée. Par exemple, un salarié qui réduit son activité de moitié perçoit simultanément 50 % de sa pension, en plus de son salaire à temps partiel. Cette formule permet d’aménager la fin de carrière sans rupture brutale de revenus.
Des bénéfices mais aussi des limites
La retraite progressive présente plusieurs avantages. Elle permet aux seniors de maintenir une activité professionnelle, donc de continuer à cotiser, tout en libérant du temps pour préparer leur retraite. Pour les employeurs, elle peut favoriser la transmission des compétences et faciliter l’intégration de plus jeunes collaborateurs.
Cependant, le dispositif reste conditionné à l’accord de l’employeur, ce qui limite son application dans les entreprises réticentes. Certains secteurs, notamment les PME ou les métiers à forte intensité de main-d’œuvre, risquent de le mettre en place avec parcimonie. L’impact financier est également à surveiller : le cumul salaire + pension offre un confort de revenus, mais suppose une gestion fine des droits à la retraite.
Un enjeu sociétal plus large
La réouverture de la retraite progressive à 60 ans illustre la volonté des pouvoirs publics de trouver des solutions pragmatiques pour maintenir les seniors en emploi. La France affiche un taux d’activité des 60-64 ans inférieur à celui de nombreux pays européens : 38 % contre 60 % en Allemagne et 67 % en Suède.
En facilitant une transition en douceur, le dispositif pourrait contribuer à rehausser ce taux et à réduire la pression sur le système de retraite. Mais son succès dépendra largement de la volonté des entreprises d’adapter l’organisation du travail. À terme, son efficacité sera jugée sur sa capacité à prolonger la durée de vie professionnelle moyenne, tout en améliorant la qualité de vie des seniors en fin de carrière.