Bourse/Finance

23/04/24

Epargne : Pourquoi les Français sont les mieux lotis d'Europe

Les clients des banques françaises sont avantagés par rapport à leurs voisins européens en termes de rémunération de leur épargne et de coût de leurs crédits, selon une étude des taux d'intérêt pratiqués par les banques dans les pays de la zone euro menée par la Banque centrale européenne (BCE) et compilée par l'économiste Eric Dor, directeur des études à l'IESEG School of Management.

 

En février, le taux moyen payé par les banques sur les comptes d'épargne en France était de 2,53 %, soit un niveau supérieur à la moyenne européenne. Les banques françaises se distinguent également sur d'autres produits d'épargne tels que les comptes à terme, avec un taux d'intérêt moyen de 3,71 %, l'un des plus élevés de la zone euro.

 

Cet écart s'explique principalement par l'importance de l'épargne réglementée en France, notamment du Livret A, dont le taux est passé de 0,5 % à 3 % entre 2022 et 2023. Les clients des banques françaises bénéficient également d'une concurrence intense entre les grands réseaux bancaires en matière d'épargne.

 

En termes de crédit, les clients des banques françaises sont également mieux lotis. Le taux d'intérêt moyen pratiqué en février sur les nouveaux prêts immobiliers est le plus faible de la zone euro, avec 3,51 % (hors frais d'assurances). Sur l'encours total des banques, ce taux tombe à 1,71 %, contre 2,12 % en Belgique, 3,13 % en Italie ou encore 4,72 % au Portugal.

 

Cependant, la remontée brutale des taux par la BCE a eu un impact sur les marges des banques françaises, qui ont vu leurs bénéfices baisser en raison de la hausse des coûts de rémunération des dépôts de leurs clients et de l'incapacité à répercuter cette hausse sur leurs portefeuilles de crédits. Le groupe BPCE, l'un des plus gros détenteurs de Livrets A et l'un des principaux prêteurs, a vu son bénéfice plonger de 25 % l'an dernier, avec une marge nette d'intérêt qui recule de 32 % pour le seul réseau Caisse d'Epargne. Les banques françaises espèrent voir leurs marges se redresser à partir du deuxième semestre 2024.